L’idée de la Cité de la musique est née grâce à ma passion pour le compositeur, chef d’orchestre et pianiste autrichien Gustav Mahler. Le projet a pris forme en 2014 et, dès le début, il est apparu indispensable qu’il soit soutenu par des fonds privés pour avoir un bâtiment qui rayonne au niveau international. C’est la Fondation Hans Wilsdorf qui a accepté de financer sa construction. Après une longue recherche, un terrain appartenant à l’ONU s’est présenté via un droit de superficie de 90 ans rémunéré à 25,6 millions de francs. L’État de Genève a accepté de nous céder gratuitement, pour la même durée, un droit sur des parcelles voisines. La Cité de la musique se situera ainsi aux Feuillantines, près de la place des Nations. En 2017, c’est un bureau d’architectes genevois qui a remporté le concours international pour sa réalisation.
Le projet propose de rassembler sous un même toit tous les étudiants de la Haute école de musique (HEM), dispersés actuellement sur sept sites. La Cité deviendra aussi la résidence de l’Orchestre de la Suisse romande (OSR).
Mais le lieu se veut ouvert et accessible à tous. La Fondation proposera une programmation musicale et artistique variée, qui vise non seulement à démocratiser l’accès à la musique classique mais aussi à offrir une scène d’expression à toutes les musiques. Le tout, en accueillant également d’autres acteurs locaux afin d’offrir des événements variés et destinés à un large public, y compris dans le parc de 1,3 hectare pour des concerts en plein air.
Estimée à 300 millions de francs, la construction de la Cité ne coûtera pas un centime au contribuable genevois. La création du bâtiment et l’aménagement du parc seront entièrement financés par des mécènes et des subsides de la Confédération. Quant au coût de fonctionnement annuel, de 3,5 millions, il sera assumé par les loyers de la HEM et de l’OSR, sur leurs budgets actuels, ainsi que par la location des salles de concert.
La Cité de la musique n’aura donc pas besoin de subventions. Pourtant, elle ne fait pas l’unanimité. Pour donner suite à un référendum, le projet sera soumis à votation le 13 juin. Les opposants dénoncent un projet bétonné qui engendrera la disparition de 130 arbres. Mais le projet prévoit qu’au moins 260 arbres seront replantés. Quant à la destruction de la villa des Feuillantines, située sur le périmètre, il s’agit d’un bâtiment sans intérêt prépondérant par rapport au projet.
Si les habitants de la ville de Genève l’acceptent, le lieu pourrait être inauguré à l’horizon 2026.
Résumé Luigino Canal