Née en 1893, la Société des Hôteliers de Genève (SHG) est une association professionnelle qui a pour but de défendre les intérêts de ses membres, de promouvoir l’hôtellerie et le tourisme dans le canton.
La SHG est une section régionale d’Hôtellerie Suisse, la faitière nationale.
L’hôtellerie genevoise est une tradition très ancienne qui remonte au XVIème siècle grâce à ses foires réputées dans toute l’Europe, puis dès le XVIIIème avec l’essor du tourisme d’agrément. Des hôtes illustres ont été accueillis à Genève. Aujourd’hui la ville est devenue un centre mondial grâce aux organisations internationales et au tourisme d’affaires et de congrès.
La SHG regroupe 88 hôtels, de tous les types, sur environ 120 établissements, cela représente 9175 chambres disponibles, soit 87% de l’offre totale du canton.
L’association a été essentielle pour soutenir le secteur pendant la pandémie.
Notre industrie représentait, en 2019, 1,2 milliard de chiffre d’affaires à Genève.
Nos clients dépensent plus de 450 millions pendant leur séjour dans la région et nos hôtes sont aussi de grands consommateurs.
Aujourd’hui nous employons 4500 personnes, contre 5000 avant la pandémie. L’hôtellerie est un des secteurs employant le plus de collaborateurs, souvent non qualifiés qui sont formés au fil des ans.
Le secteur est alimenté, à part égale, par quatre marchés : les congrès et l’évènementiel ; la diplomatie internationale ; le monde des affaires et de la banque et, enfin, les loisirs.
Pendant la crise Covid, les trois premiers ont disparu. Heureusement, les Suisses ont décidé de redécouvrir leur pays, ce qui a permis au secteur de sauver les meubles.
La clientèle indigène a doublé durant le Covid, ce qui prouve que Genève garde un potentiel d’attractivité. Actuellement tous les marchés reprennent progressivement, sauf l’Asie.
L’hôtellerie genevoise a, dans son ensemble, réussi à traverser cette crise grâce aux aides de la Confédération et du canton.
En 2019, Genève affichait 3,2 millions de nuitées, puis seulement 1 million l’année suivante et 1,5 million en 2021.
Cette année, de janvier à août, on recense 1,8 million de visiteurs.
La reprise est très forte et l’avenir s’annonce positif, mais il faut rester prudent car l’évolution des divers événements est imprévisible.
Pour 2022 nous misons sur 2,4 millions de visiteurs.
Pour le futur, la SHG compte sur la carte de transport digitale qui est offerte à chaque client. Elle permet de circuler gratuitement à Genève avec les transports publics.
C’est un important sésame pour notre marketing auprès de nos hôtes.
Nous fournissons aussi le Geneva Resort Pass durant la saison estivale. Un outil essentiel de communication pour proposer aux visiteurs une palette d’offres avec plus de 150 activités gratuites ou à prix réduit.
Nous souhaitons favoriser le tourisme durable en accentuant l’aspect local avec une économie qui tienne compte de l’écologie et une mise en avant des atouts comme le CERN, l’ONU ou le circuit du chocolat.
La Suisse offre un des réseaux ferroviaires les plus denses d’Europe, un leadership en matière de recyclage et une qualité de l’air et de l’eau. Des attraits qu’il faut mettre en avant.
La sauvegarde du cadre est aussi importante. Un aménagement attractif de la rade et le développement d’événements sont nécessaire.
A cet égard, la disparition des fêtes de Genève n’est pas un point positif.
Il faut aussi préserver la Genève internationale, un marché de 35 000 personnes qui travaillent dans le canton.
En 2019, cela a généré 3200 conférences avec 260 000 délégués.
L’avenir de notre destination dépend aussi de notre capacité à nous adapter, à faire preuve de flexibilité, disponibilité et attractivité tarifaire pour répondre aux exigences d’un monde des affaires qui évolue vite.
Le marché des congrès est devenu très difficile pour Genève face à des villes concurrentes qui affichent des prix attractifs et des infrastructures modernes. Genève n’a pas su préserver ses atouts, notamment au niveau des tarifs. Enfin il ne faut pas négliger le monde associatif qui apporte également de nombreux visiteurs.
Les prochains défis touchent bien évidemment la crise énergétique, l’inflation et le coût des matières premières, qui font exploser les charges. L’employabilité est, elle aussi, essentielle, avec un personnel parfois démotivé.
Il faut tenir compte du bien-être des collaborateurs, des conditions de travail et des salaires pour éviter une pénurie.
A tout cela, s’ajoute encore la forte hausse du franc. Le risque est de devoir augmenter les prix des chambres alors que Genève est déjà une destination chère.
Nous sommes dans une croissance optimiste, toutefois, il faut rester vigilant et réactif face aux changements.
La destination de Genève doit rayonner.
Ne l’oubliez pas, nous sommes chacune et chacun des ambassadeurs de notre belle cité et il nous appartient, de promouvoir Genève et notre canton ici et partout à travers le monde.
(Résumé : Luigino Canal