Formation des jeunes : quels défis?

Résumé de la conférence de
Madame Anne Hiltpold
Conseillère d’État chargée du département de l’instruction publique et de la formation (DIP)

Forum de l’Hôtel Crowne Plaza, Tribune du MCEI
Genève le 19 octobre 2023

L’obligation de formation jusqu’à 18 ans est entrée en vigueur en 2018. Le canton de Genève est ainsi devenu pionnier dans la lutte contre le décrochage scolaire et dans l’accompagnement de tous les élèves qui en ont besoin. Le but est de tout mettre en œuvre pour permettre à chaque jeune d’obtenir un premier diplôme. Mais comment faire pour valoriser la formation et raccourcir les parcours professionnels pour éviter de multiples changements de voies lors d’études ou d’un apprentissage ? L’école est un lieu de transmission des savoirs et toute la population a de fortes attentes. Le but est de permettre à chacun de trouver l’emploi qui corresponde à ses souhaits. Malheureusement il n’y a pas de solutions toutes faites.

Si on observe ce qui se passe à la fin du cycle d’orientation, Genève offre actuellement une formation généraliste ou professionnelle pour 25 700 jeunes. Le Collège attire 8 500 étudiants, mais on observe un très fort taux d’échecs en première année. Des personnes qui ensuite partent vers l’école de culture générale (ECG). Les filières professionnelles comme l’apprentissage sont moins prisées ou moins valorisées. Les jeunes aspirent plutôt à aller à l’Université et pour cela le Collège est une voie privilégiée. L’ECG compte 3800 élèves, dont 47% des élèves de deuxième année viennent du Collège. L’ECG joue un rôle de vase communicant entre le Collègue et les formations professionnelles car ensuite beaucoup de jeunes passent en apprentissage. On recense aussi près de 800 élèves dans des formations pour adulte, possibles dès 18 ans.

La formation professionnelle a évolué pour offrir des solutions duales (école et entreprise) ou en plein-temps. Cette seconde option est la plus courante avec environ 7000 personnes contre 5 500 en dual. Il existe sept pôles de formation professionnels : art, commerce, construction, nature/environnement, technique, hôtellerie/restauration et social/santé. Le problème consiste à orienter au mieux les jeunes pour éviter de perdre des années à chercher sa voie et à offrir assez de places pour répondre aux désirs. À Genève, nous n’avons pas assez de jeunes en apprentissage. L’âge moyen d’entrée en apprentissage est de 21,5 ans. Normalement un apprentissage devrait se terminer en 3-4 ans alors qu’aujourd’hui la durée moyenne est de 7,7 ans. Cette longue errance n’est pas forcément motivante pour les jeunes. Il faudrait trouver un système qui offre une orientation plus directe pour réduire ce parcours. Sans oublier que ce temps perdu est coûteux pour tout le système. Il faudrait que les entreprises proposent plus de place pour l’apprentissage dual. Il s’agit de faire comprendre aux élèves, comme aux parents, que ce n’est pas une voie de garage mais une filière qui offre de nombreuses opportunités. L’objectif est de faire davantage entrer les entreprises dans les cycles d’orientation et permettre à des passionnés de venir dialoguer avec les jeunes. Le milieu économique a pris conscience qu’il est dans son avantage de former la relève. Un rapprochement plus important entre l’école et les entreprises est nécessaire.

 

(Résumé Luigino Canal)

 

Partagez cet article