Résumé de la conférence de
Messieurs Xavier Jeanneret, Directeur Général d’Urban Project
Philippe Fleury, Président du Conseil de la Paroisse
Giuseppe Urro, Administrateur de Studio MEV SA
Église du Sacré-Cœur
Genève le 12 décembre 2024
L’histoire de l’église du Sacré-Cœur a été interrompue par un important incendie. Le 19 juillet 2018, le feu a semé la destruction dans l’édifice construit en 1860. Les flammes ont gravement endommagé la toiture ainsi que plusieurs parties de la structure. L’intérieur a subi des dégâts très importants en raison de la chaleur intense, de la fumée et de l’eau utilisée pour éteindre l’incendie d’origine criminelle. En fait, il ne reste de ce bâtiment que les murs extérieurs et le plancher du lieu de culte de l’église proprement dite. L’Association paroissiale du Sacré-Cœur a lancé une restauration complète de l’édifice, de la crypte, de la nef, de la cure. En plus, des espaces commerciaux et un restaurant ont été créés. La rénovation a été pensée pour à la fois conserver son architecture d’origine tout en ouvrant d’avantage l’espace au public.
La première pierre du «nouveau» Sacré-Cœur a été posée en mars 2022. Les travaux ont non seulement reconstitué la splendeur de l’édifice, mais lui ont aussi donné une nouvelle beauté intérieure et une nouvelle mission. L’extérieur, épargné par les flammes, n’a pas changé. Mais de multiples nouveautés se trouvent au sein du grand rectangle blanc.
L’espace dédié à l’église est le même qu’avant l’incendie. Il a été toutefois entièrement redessiné et repensé pour répondre aux réalités liturgiques de Vatican II. Tout cela selon un concept élaboré par l’architecte français Jean-Marie Duthilleul, spécialiste du réaménagement et de la modernisation des églises. Le nouvel espace sacré s’organise autour d’un axe sacramentel, avec l’orgue, le baptistère, l’ambon, l’autel, le tabernacle, la présidence, la croix monumentale suspendue au plafond et un olivier. Il s’agit d’un arbre véritable, qui a été «stabilisé» selon une technique avancée de conservation de végétaux, eu égard au manque de lumière à l’intérieur de l’église.
Le nouveau Sacré-Cœur est, encore plus qu’il ne l’a été auparavant, un espace de travail et de décisions. Avant l’incendie, le lieu était déjà le siège de la paroisse francophone du Sacré-Cœur, propriétaire du bâtiment, et de la Communauté catholique romaine de langue espagnole. Désormais, il accueille aussi les bureaux de l’ECR. Celle-ci quitte ses locaux de la rue des Granges, en Vieille ville de Genève, pour emménager dans ce qui sera la nouvelle Maison diocésaine. Une quinzaine de collaborateurs y seront rejoints par 25 agents pastoraux laïcs, qui quitteront pour la plupart des locaux disséminés dans tout le canton.
Outre l’accueil des fidèles et des passants, le Sacré-Cœur est destiné à être un lieu de vie ouvert à toutes et à tous. Le bâtiment abrite ainsi également un restaurant ouvert au public, «L’Olivier du Sacré-Cœur». L’ancienne crypte au sous-sol a été transformée pour devenir un espace culturel. Des salles de conférences et une grande salle de fête ont été aménagées sous le toit. Des salles qui sont aussi utilisées par la communauté islamique pour ses activités.
Les travaux qui ont été «aussi intéressants que complexes», admet Stéphane Franck, le maître de chantier. Œuvrer sur un monument historique classé, qui plus est avec une dimension religieuse, est toujours un défi. Parmi les aspects «particuliers», il évoque le déplacement des tombes d’anciens curés du lieu, une démarche dévolue aux pompes funèbres.
Le coût total de travaux est d’environ 25,5 millions de francs. Il est financé par les assurances (8 millions), les donations (9 millions), un emprunt bancaire (7 millions), ainsi que des subventions des pouvoirs publics (1,5 million).
Résumé : Luigino Canal