Les défis actuels des PME en Suisse Romande

En 2022, la Suisse romande a affiché une hausse du PIB de 2,1% en termes réels (+2,4% pour la Suisse), passant de 176,2 à 179,9 milliards. De 2003 à 2022, le poids de cette région dans l’économie helvétique est passé de 23,2 à 24,0%. La hausse est faible, mais la tendance est régulière. Comme la plupart des autres régions industrialisées, l’économie romande est fortement tertiarisée. Les activités de services représentent environ les trois quarts de la valeur ajoutée et de l’emploi. Le poids du secondaire est d’environ un quart et celui du primaire de l’ordre du pourcent. À Genève, il y a un tissu industriel méconnu mais performant. En Suisse, on fait souvent référence aux multinationales mais les PME génèrent plus de deux tiers des emplois et concentrent plus de 99% des entreprises.

Quels sont les défis pour les PME helvétiques ? Une étude réalisée en 2023 par Raiffeisen nous indique les principaux risques identifiés. Près de 62% des PME mentionnent les prix élevés de l’énergie et des matières premières comme principal risque conjoncturel. Suivent, le manque de main-d’œuvre, les relations incertaines entre la Suisse et l’UE, l’évolution de la politique étrangère et enfin la disponibilité des matières premières. Au niveau des risques, pour 87% des PME, l’évolution des prix est le facteur le plus important qui pourrait avoir l’incidence la plus négative sur leur situation économique. Les charges montent plus vite que les revenus. La cybersécurité et la sécurité des données arrivent en seconde position, suivies par les évolutions géopolitiques et la maîtrise des tendances technologiques. En 2023, 57% des PME ont noté que les relations de la Suisse avec l’UE étaient le principal sujet sur lequel la sphère politique devrait se consacrer. L’UE est le principal partenaire commercial de la Suisse : elle représente 56% du volume de nos échanges commerciaux. À l’inverse la Suisse c’est 4% du marché européen. La priorité est donc d’assurer un accès durable et sans discrimination au marché intérieur européen.

Globalement, on retrouve les mêmes préoccupations au niveau romand. Mais, on trouve en plus la question transfrontalière qui est une réalité quotidienne à Genève ou Lausanne alors que ce n’est pas un thème de discussion à Lucerne ou même à Zurich.

La pénurie de main-d’œuvre est un risque important qui touche tout le pays. En 2030, 500 000 emplois se seront plus occupés et près de 430 000 personnes vont manquer sur le marché du travail suisse en 2040, principalement en raison de l’évolution démographique. La concurrence internationale accrue, l’inadéquation entre les besoins des entreprises et l’offre de compétences sur le marché du travail, et des taux de chômage historiquement bas contribuent à la pénurie de main-d’œuvre. Pour contre cette évolution, il faudra favoriser la formation continue, faciliter l’intégration sur le marché du travail et maintenir l’employabilité des collaborateurs. Proposer des conditions de travail flexibles représente désormais un avantage concurrentiel, mais pour les PME en particulier, la marge de manœuvre et les ressources en matière de flexibilisation sont souvent limitées. D’autant plus que de nombreux paramètres sont à prendre en compte, comme l’encadrement du télétravail, le droit à la déconnexion, la semaine de 4 jours, l’éducation numérique ou encore les nouvelles normes en matière de protection des données personnelles. Cela concerne toutes les entreprises de Suisse, quelle que soit leur taille.

Il s’agit non seulement de se mettre en conformité mais aussi d’être vigilant, de se protéger et de prévoir un budget pour la sécurité. En 2023, les entreprises suisses ont été confrontées à une hausse de 61% des cyberattaques et une PME sur trois a déclaré avoir subi une attaque, avec de sérieux dommages dans 11% des cas. À titre d’exemple, la FER doit faire face à 40 000 attaques chaque mois !

Une large majorité (80%) des PME déclare vouloir s’investir pour mettre en œuvre de meilleures pratiques environnementales et sécuritaires mais le même nombre dit également ne pas avoir commencé. Les principaux freins sont le manque de temps et le manque d’argent. Environ 70% des entreprises n’ont pas de budget durabilité, et la moitié d’entre elles n’ont pas mis en place de démarche pour améliorer leur efficacité énergétique.

La FER est active à divers niveaux pour soutenir le tissu économique romand. Elle est présence lors de chaque session parlementaire à Berne et elle va en plus ouvrir un bureau dans la capitale. La FER affiche un soutien ferme au projet de mandat de négociation du Conseil fédéral avec l’UE. En plus de ses nombreux services traditionnels destinés aux entreprises (assurances sociales, assistance juridique, formations, etc.), la FER fournit depuis cette année de nouveaux services pour mieux répondre aux défis des PME. Elle offre désormais des conseils en prévoyance et sur l’économie durable. Elle a développé une offre globale pour les paiements digitaux, une plateforme de cybersécurité ainsi que des services juridiques en ligne avec une intelligence artificielle qui permet de créer des documents comme des contrats ou des lettres. Les membres peuvent aussi s’adresser à un agent conversationnel pour poser des questions. Cette intelligence virtuelle va vous répondre sous forme écrite en allant chercher les informations dans les ouvrages de référence. Enfin, un guichet unique, nommé One Stop Shop, est disponible pour répondre à toutes les questions touchant à votre activité. La Fer s’engage à y répondre en trois jours avec l’aide de ses collaborateurs et de ses 29 000 membres.

(Résumé Luigino Canal)

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